mercredi 8 avril 2015

Snif,Snif, il faut remonté...

Bonjour amis et supporteurs du Moyak

C'est le dernier, promis.....

Nous sommes définitivement sur notre route de retour, la fin de l'aventure... pour cette année.

Nous avons amorcé notre remontée à partir de Green Turtle Cay sur l'Archipel des Abacos aux Bahamas. Notre premier pas sur le retour consiste à rejoindre le Gulf Stream, le grand courant océanique entre les Bahamas et la Floride.

Le trajet est d'une centaine de milles nautiques que nous ferons en trois jours. Les étapes intermédiaires ont été, en premier lieu, le petit village de FoxTown, en second, l'île de Great Sale Cay. Je sais pas ou ils ont déniché un nom pareil! Traduit en francais, on a pas trop envie de savoir de qui il s'agit et surtout d'y voir la ''fraise''. L'endroit est au centre ouest de la mer d'Abaco, au beau milieu de nulle part, lieu idéal pour se faire égorger. Mais Oh! soulagement, il y a une une trentaine de ''snowgoose'' au mouillage, attendant paisiblement le moment idéal pour s'approcher du Gulf Steam, la troisième étape, que nous ferons le quatrième jour à la faveur d'une autre très belle prévision météo. Nous jetons la pioche au début d'une magnifique nuit de pleine lune sur ce que l'on nomme entre nous le ''banc'', tout près du Mémory Rock Passage que nous emprunterons pour plonger dans le ''grand courant''.
Pleine lune sur le ''banc'' c'était quasiment ça....


Le ''banc'' est la grande étendue d'eau que forme le Little Bahama Bank, faisant partie de la Mer d'Abaco. Il faut savoir que le banc a une moyenne de profondeur d'eau de 15 à 20 pieds. Ce qui donne, vue de l'espace, la très belle couleur émeraude qui contraste tant avec le bleu profond de l'océan tout autour. Cette merveille visuelle de notre planète marque profondément tous les voyageurs de l'espace.

Le ''Stream'' est en huile, ce qui est assez exceptionnel. Il y a tout de même de la houle, car sur l'océan si vaste, il y a toujours quelque part le vent qui souffle et l'ondulation générée nous rappelle, que le calme sur l'océan est éphémère et qu'il faut rester sur nos gardes, particulièrement ici sur le dos du ''tigre'' assoupi.
Nous pêchons le pélagique et dès la mise à l'eau nous faisons mouche. J'ai vu la bête surgir de l'eau, splendide! Elle tire de toute ses forces un moment et dès qu'elle s'essoufle, je mouline pour la ramener. À mon grand étonnement, le poisson se laisse faire, je le vois même glisser à la surface. Je l'approche tout prêt du bateau et demande à Lucie de l'amener à l'aide du crochet. N'étant pas expérimentée, (je ne lui avait pas enseigné comme s'y prendre), l'arponnage échoue, je fais une tentative à mon tour. Il n'a suffit que de ces brefs instants de cafouillage pour que le poisson se libère et file sous nos yeux ébahis et déçus encore une fois... Gros gros soupirs et gros gros jurons...
Il s'avère que c'est un Wahoo d'environ 40 pouces, les adultes peuvent facilement atteindre les 5 pieds.
Le Stream en huile je tente ma chance aux gros
Compresse géante pour me soulager de la crise de folie qui m'a prit après la perte de mon Wahoo

Découragé, je me console en faisant des clichés artistiques bidons sur le dos du tigre

Nous embouquons l'Inlet de Fort Pierce en début de soirée après 14 heures de ronrons. Le courant au milieu du détroit de Floride était de 2 nœuds et plus, nous propulsant parfois à la vitesse de 7 nœuds. Impressionnant, c'est un fleuve géant au milieu de la mer, sa course le mène jusqu'en Europe ou la masse d'eau chaude qu'il charrie réchauffe le climat de tout le Nord de ce continent. Quel force la nature quand même! On est bien peu de chose dans la marche des grands moteurs physiques qui modèlent notre planète. Il y a de quoi rester humble et émerveillé...

Pour le reste de notre remontée nous empruntons la voie fluviale de l'Intracostale. Le point nord final sur cette voie est l'Inlet de la St-John River. À cet endroit nous bifurquons à l'ouest pour rejoindre la ville de Jacksonville, sur la St-John River, de là nous rejoingnons vers le sud, notre destination finale, la Marina de Green Cove Springs. Le bateau est sorti de l'eau et y séjournera jusqu'à l'automne prochain.
Sur la berge à gauche: des Flamands Roses, dans le coin du Cap Canaveral, il faut me croire
Vu le long de l'ICW, un artefact exceptionnel de l'aire humaine ... ils appelaient ça ''coque en ferro-ciment''
Vous avez bien vu!  Le phare de St-Augustine avec une ''burka'' 

Nous conclurons cette article en soulignant ce qui nous a le plus emballé de notre odyssé.

Nous avons franchement été épatés par les gens navigateurs rencontrés. Il est vrai que déjà les ''atomes crochus'' font le travail d'approche puisque nous partageons la même passion, mais il en reste pas moins un grand plaisir d'échanger et d'apprendre de tous ces gens.
Que des gens épatants, ici  Jeannine et Brian du voilier AudreyAnne

Les multiples aides à la navigation que nous avions à notre disposition on fait en sorte que nous avons pu éviter à peu près toutes les embûches. Il faut par contre les utiliser. La réussite de ce genre d'aventure repose sur la planification de nos déplacements en fonction de la météo, des marées, des lieux d'ancrage du ravitaillement et de bien d'autres paramètres. Si on veut que cela reste de la ''plaisance'' il faut absolument se soumettre à cette gestion du risque. Surtout lorsque l'on est d'un certain âge ;-)

Nous sommes satisfaits de notre bateau mais certain points doivent être améliorés. Me vl'à encore avec une longue ''to do list''. Un tel périple vers le sud en empruntant diverses voies navigables est sans contredit le meilleur banc d'essai pour se frotter à tous les aspects de la pratique du métier de navigateur et d'évaluer soigneusement les défauts et qualités de notre embarcation. Et bien sûr constater si nous sommes fait pour pour ce mode de vie. Nous le recommandons :-)

Dans le prochain et dernier article nous préciserons d'avantage notre point de vue. Ce sera notre bilan pour ce belle hiver passée à la CHALEUR.

Merci pour votre intérêt.

Et à Bientôt.

Lucie et Michel